"L'argile est une des matières mémoires de l'humanité. Elle est la preneuse d'empreintes. J'ai toujours voulu que, dans mon travail, cette argile capte la
beauté, la poésie, l'amour, mais aussi les cicatrices souvent générées par l'Homme et contre l'Homme.
Cette argile je la pétris, je la malaxe, je la modèle, je la transforme, je l'écoute. J'aimerais simplement que l'on puisse y trouver un peu de lumière, un peu de
bonheur, de partage. Et au moins la volonté de toujours se parler, de ne jamais se taire.
Un vrai dialogue s'installe entre les pièces et moi. Elles deviennent des personnages et à moi de leur donner parole. C'est ainsi qu'elle sont devenues des
portes-paroles de Diogène, ce grand philosophe SDF, les jarres à histoires des sans-papiers, la chorale des indignés, les gardiennes des migrants ou le voyage d'un peuple de terre. Elles sont
pour moi les messagères de la société dans laquelle nous vivons et qui nous interpelle."